L’Échelle de la Permanence

21 mai 2021

Je dois dire que l’échelle de la permanence est l’un des outils que j’aime le plus dans le design perma. Cet outil est bien plus qu’une liste de contrôle pour mieux comprendre et développer les différents niveaux d’un système complexe et résilient.

Pour moi, l’échelle de la permanence nous donne quelques pistes pour avancer avec les stratégies de développement et de la mise en place d’un projet. Pour moi, il s’agit d’un excellent exemple de ce que veut dire le principe “perma” de Partir des structures d’ensemble (patterns) pour arriver aux détails, comme un fractal.

Un peu d’histoire :

L’échelle de la permanence (provenient de son nom en anglais Scale of Permanence – SoP) est originaire du plan keyline, qui a évolué par la suite comme l’échelle de la permanence ligne-clé (Keyline Scale of Permanence – KSoP), suivit par le nom qu’on connaît maintenant : l’échelle de la permanence.

Elle a été décrite pour la première fois par l’australien P.A. Yeomans en 1954, dans son livre The Keyline Plan (Le plan ligne-clé) qui a a son tour été  décrit plus en détail dans son livre The City Forest: The Keyline plan for Human Environment Revolution (La Forêt Urbaine : La stratégie de bordure pour la révolution de l’environnement humain) en 1971. 

Yeomans a classé l’échelle de la permanence comme un système de gestion de l’eau sur place, qui allait au-delà de la gestion de l’eau, pour à terme augmenter la fertilité du sol. Dans cette méthode, il prend en considération plusieurs aspects du territoire, pour aider à créer une liste au moment de comment  commencer à observer un territoire afin de développer un design cohérent avec le terrain, ses microclimats et sa région. 

Plus tard, Bill Mollison a ajouté quelques couches supplémentaires à l’échelle, et enfin Dave Jacke a créé la version qu’on utilise le plus souvent aujourd’hui, que je partage dans le tableau suivant. 

 

 

Complémentaire au principe d’Observer et Interagir, cette liste donne quelques pistes sur quelques points et couches à observer quand on commence à développer un nouveau projet, et/ ou quand on aimerait vérifier s’il y manque des couches et/ou des éléments pour rendre le design plus résilient et dynamique.

Cet échelle commence avec les couches et des éléments plus larges et rigides (les couches macro), qui vont mettre plus de temps et d’énergie à être modifiés, comme le climat et la forme du terrain. S’ensuivent les couches et des éléments plus souples et simples d’être modifiés (les couches micro, ou plus especfique du terrain et/ou projet), que vont demander moins de temps et de ressources à les changer, comme l’esthétique et l’expérience sur place, que veut dire les sensations et sentiments que le terrain / projet dégage en chaque personne, par exemple.

Avec le temps, j’ai commencé à ajouter des sous points pour chaque couche et ensuite, je me suis rendu compte que les couches sociales du design étaient insuffisamment présentes dans cette échelle, et j’ai décidé de les ajouter en parallèle. 

Dans le tableau suivant, je partage la version que j’utilise maintenant, que j’ai décidé de nommer en français l’échelle de la permanence déployée.

 

 

Rendre visibles ces différentes couches et éléments à être considérés dans un design en permaculture nous donne la possibilité d’observer et de comprendre les relations entre eux et leur impact dans le projet en tant que système, de façon globale, comme un système qu’interage avec des autres systèmes. Ce type d’observation, nous donne la possibilité d’être plus actifs dans nos propositions et prise de décisions.

*Cet article est une version actualisée de mon premier article sur le sujet dans PermacultureWomen Magazine en Avril de 2019 – article en anglais : Re-thinking the Scale of Permanence.

** En suite a ce post (originalement écrit en juin 2020), j’ai publié aussi la suite du dévélepmoent de cette réfléxion sur la révue Permaculture Magazine (UK) dans le numero 106, octobre 2020 – article en anglais: : Social Permaculture Design

Quelques ressources en ligne pour ce qui est en Suisse:

 

  • Climat: 

    • Pour trouver les valeurs extrêmes des températures, des précipitations totales, vitesse du vent et d’autres éléments proches, vous trouverez une tableau assez sympa fait mensuellement sur ce site (l’exemple est du Canton de Genève) : Prévision-Météo.ch
    • Zone de Rusticité en Suisse (en anglais – Hardiness Zones) : PlantMaps 
  • Sur la forme du terrain : 

    • Cartes interactives de la Suisse avec lesquelles expérimenter: Swisstopo
      • Sur le Canton de Genève : SITG
  • L’eau :

    • Plan Hydrogéologique de l‘Europe : EGDI 
    • Bassins Hydrographiques en Suisse : Aqueduc
      • État et évolution des eaux souterraines en Suisse : ICI
  • Végétation Indigène :

    • Arbres, arbustes et plantes grimpantes, pour une haie avec une végétation indigène sur le canton de Genève : pdf de la commune de Veyrier

 

Si tu as des autres liens ressources sympa et que tu aimerais que je les y ajoute, fais-moi signe.

 

Références en plus sur l’échelle de la permanence :